Dès le premier pas dans les vignes alentour de Guérande, la sensation est là : la terre, granuleuse, ondulante, mêle ses couleurs à la lumière grise de l’océan. Mais ce sol qui crisse sous les bottes, c’est plus qu’un simple support pour la vigne. C’est la matrice, le foyer invisible qui façonne chaque texture, chaque note saline ou minérale décelée dans les vins de la région.
La presqu’île guérandaise possède une géologie complexe, rarement mise en avant dans l’image régionale. Pourtant, ce sont ces couches multicentenaires qui impriment leur empreinte sur le goût du vin. On rencontre ici des affleurements variés :
- Schistes du Briovérien, formés il y a plus de 600 millions d’années.
- Sables siliceux, accumulés par le vent et les marées, surtout en périphérie de Guérande.
- Grès armoricains, durs et pauvres, qui imposent à la vigne de puiser loin en profondeur.
- Des argiles et limons, apportés par les marais, offrant une étoffe supplémentaire aux sols.
Selon une étude du BRGM, la presqu’île concentre 7 types de sols différents sur moins de 20 kilomètres. Cette mosaïque, rare à l’échelle française, favorise l’expression nuancée des cépages locaux (Melon de Bourgogne, Folle Blanche, Grolleau, parfois Pinot Noir).